20 février 2011

Désillusion

Voilà trois semaines que je suis là et je cherche toujours pourquoi a-t-on décerné à cette ville le titre de ville de l’Amour. Pas que je cherche l’amour personnellement, je crois bien l’avoir trouvé, je cherche plutôt les lieux propices à la romance, les beaux paysages et tout le tralala qu’on voit à la télévision et au cinéma! Mais où sont-ils? Je ne vois pas beaucoup d’amoureux s’enlaçant dans les rues, les yeux pleins de passion et de promesses. Une fois, j’ai surpris sous un pont un couple d’adolescent qui fricotait en cachette, des frites McDo dans les poches de jeans. Sans aucuns doutes les plus passionnés que j’ai pu rencontrer. Ok, la tour Eiffel peut représenter un membre phallique, l’Arche de Triomphe un énorme vagin… mais encore!

Comme je ne trouvais pas par moi-même je me suis rabattue à demander aux gens. Pourquoi selon vous Paris est-elle la ville de l’Amour? L’architecture et les bâtiments anciens, les musées, les p’tits cafés. Voilà ce qu’on me répond. Certes, auparavant les bâtiments anciens devaient être un attrait des plus romantiques, ces vieux bâtiments de pierres qui évoquent les châteaux du Moyen-Âge et les princesses… Oui, cette époque de guerres et de croisades qui fut ravagée par de nombreuses épidémies, maladies infectieuses et pestes, causant la mort de tants de jeunes et plus vieilles personnes. Ce temps où on ne se brossait pas les dents et où les dames ne connaissaient pas Nair et Veet. Merci à la commercialisation de rendre cette époque si belle et glorieuse dans le cœur des gens. Néanmoins, les toitures de ces beaux bâtiments sont aujourd’hui recouvertes, pour la plupart, d’énormes toiles grises qui empêchent les passants d’être écrasés par des morceaux de pierres ou de cuivre qui commencent à se détacher. Bon. Ça brise UN PEU la beauté de l’architecture!

Les musées? J’en ai visité quelques-uns déjà. Je ne suis pas tombé en amour avec un gardien. J’ai eu un coup de cœur pour une toile, un superbe Van Gogh. Je suis tombé en amour avec ce tableau dix secondes, jusqu’à ce qu’un gardien entre dans la salle et hurle l’interdiction de prendre des photos à tue-tête dans la salle, puis dans les haut-parleurs une dame à passé un message en douze langues que des pickpockets circulaient dans le musée. Ça « turn-off » pas rien qu’un peu!

Quand je suis allée dans un petit café, le serveur qui m’a accueillit m’a lancé: «Hé ma belle! Tu viens prendre un café en tête à tête avec moi?» Je l’ai gentiment repoussé puis il s’est tourné vers son collègue et lui a raconté une histoire à propos d’une fille qui lui a mangé le scrotum, et ce de façon plutôt vulgaire (il s’est d’ailleurs excusé auprès de moi pour cela). Ne cherchez pas l’amour dans les cafés, c’est peine perdue.

Je me suis donc dit que peut-être j’avais mal regardé. Le suis retourné me promener le jour de la Saint-Valentin (pour mettre toute les chances de mon côté) en essayant de prêter attention aux signes et en essayant d’oublier les gros sacs à poubelle sur les toits. Malheureusement, je n’ai rien trouvé qui pouvait inspirer une quelconque passion. Les gens dans la rue marchent rapidement, le regard droit et haut, se bousculent sans arrêt, il y a des itinérants couchés dans toute les rues et ces coins ne sentent vraiment pas bons, qui plus est ceux-ci s’adressent toujours à moi en anglais (je dois vraiment avoir l’air touriste). Quand on marche il faut impérativement regarder où on met les pieds si on ne veut pas marcher sur un pigeon ou une bouse animale (d’ailleurs, il y en a partout!).

Me voilà résignée à chercher sur Google pourquoi l’attribution de ce titre. Je trouve un lien me rapportant l’histoire d’une fontaine, lieux de tous les rendez-vous amoureux. Je m’y suis rendue, il y avait des graffitis au sol « Libération de la Palestine! ». Finalement, c’est peut-être juste un coup de pub cette histoire d’amour.

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